Le mouvement typique de la reconnaissance

On parle couramment de reconnaître, ou de ne pas reconnaître, les faits, l'erreur, la faute, l'échec. Quand par exemple on avoue avoir négligé de reconnaître les faits, on signifie que l'on a passé à côté, en s'obstinant dans une croyance ou dans une pratique. Si maintenant on les reconnaît, on revient en arrière dans le temps, par la pensée, pour recommencer la démarche en évitant, cette fois, de se fourvoyer. La reconnaissance des faits évoque un changement consécutif à la prise de conscience d'une erreur ou d'un égarement.

Watzlawick a enseigné à faire la distinction entre changement 1, interne à un système, et changement 2, changement de système.

1. La reconnaissance comme changement 1

Il est courant de reconnaître que l'on a fait une faute, par exemple quand on fait une addition, et on sait bien qu'il faut alors recommencer pour l'éliminer. Et quand on recommence, il est bien clair que l'on demeure confiant dans le système en vigueur, dans l'exemple suggéré, le système de l'arithmétique. Il s'agit d'un changement 1

2. La reconnaissance comme changement 2 : le mouvement typique de la reconnaissance

Il n'en va pas de même quand on se trouve en présence de ce qu'il est usuel de désigner comme une crise ou comme un échec. Dans ce cas, c'est l'intention caractéristique du système qui est discréditée, de sorte que s'il est possible de recommencer, ce sera à partir d'une donnée plus originaire ou plus fondamentale que n'était le point de départ de la première intention.

Il convient ainsi de distinguer : (a) l'intention première, la visée de départ; (b) la crise ou l'échec, par suite de la rencontre d'une donnée contraire; (c) le retour à l'origine, à une donnée plus fondamentale; (d) la reprise, dans un autre contexte, de la visée de départ, le recommencement.

Voir à ce sujet le livre de Pierre Paroz, La reconnaissance, une quête infinie ? Genève, Labor et Fides, 2011

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